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Biographie

LES ANNÉES D’APPRENTISSAGE À MADAGASCAR 

Guy Lefèvre est né en 1933 à Fianarantsoa, il est le huitième enfant d’une famille nombreuse installée à Madagascar depuis le début du XXème siècle. Quelques années plus tard, son père obtient la direction de la pharmacie centrale à Tananarive. Guy débute alors au Collège Saint Michel puis est inscrit au lycée Rabearivelo de Tananarive. 

En 1950, au décès de son père, Guy abandonne ses études pour aider sa mère à subvenir aux besoins de ses frères et sœurs. Après avoir exercé plusieurs petits métiers, il est embauché en qualité de dessinateur dans le cabinet de l’architecte russe Wladimir Frizel (1922-2013) qui vient de s’installer à Tananarive .

Doué pour le dessin, la poterie, et la sculpture, qu’il a pratiqués dès son plus jeune âge, et afin de se perfectionner, il s’inscrit à des cours du soir de dessin, de sculpture et de modelage. Ceux-ci sont dispensés par le sculpteur Albert Leclerc (1906- 1975) et Georges Pecqueur, missionnés de l’école nationale supérieure des beaux arts de Paris, dans le cadre d’un programme de bourses gouvernementales. Il suit aussi ceux de Mme le Hénaf, céramiste installée à Madagascar. En l’absence de modèles pour les cours de dessin académique, les détenus de la prison municipale sont réquisitionnés pour poser sous escorte armée. 

LES PREMIÈRES COMMANDES À TANANARIVE 

Au début des années 1960, Guy Lefèvre est contacté par les moines bénédictins de la Pierre-qui-vire pour créer les maquettes de leurs vitraux. Il s’initie alors à la technique du vitrail en dalles de verre et béton, dans l’atelier des frères bénédictins de Mahitsy (près de Tana), et débute comme maquettiste pour eux. 

En 1965 il rachète l’atelier aux bénédictins et ouvre une petite académie d’art avec un ami architecte, œuvre à des sculptures pour des églises de Tanannarive. Les premières commandes commencent quand l’architecte Wladimir Frizel lui propose la décoration de l’aéroport d’Ivato d’Antananarivo. 

Alors qu’il habite encore à Madagascar il obtient, en 1965, une première commande du Père Grienenberger, pour l’église de la Trinité à Saint-Denis de la Réunion. Il dessine une Vierge monumentale de près de quatre mètres de haut réalisée par les ateliers Loisel à Madagascar. Telle un tuyau d’orgue en exergue, la vierge de la Trinité impose, dans la simplicité de sa parure en tôle, sa présence majestueuse dans l’axe du portail central. À l’intérieur, de lumineuses dalles de verre serties dans des parpaings en béton, viennent compléter le programme des vitraux du maître-verrier Emmanuel Chauche. 

Cette même année, il reçoit sa première commande de vitraux pour la chapelle de l’APECA des filles située au 23e kilomètre sur la commune du Tampon. Cet édifice néo-brutaliste est conçu, suivant les recommandations de Vatican II (1962-1965), par l’architecte Guy Lejeune. Il s’agit de la première réalisation, dédiée au culte, véritablement contemporaine à La Réunion, qui, en exploitant les possibilités techniques du béton armé, affiche sa modernité. Guy Lefèvre adopte un programme résolument abstrait qui se déploie dans un format panoramique. Il propose un rythme évolutif de formes et de couleurs, développé sur de vastes surfaces. Mélodie d’abstraction pure, composée de jeux de lumière à travers des pièces géométriques colorées, les recherches de Guy Lefèvre indiquent une réelle proximité stylistique avec Jacques Bony (1918-2003), secrétaire de la revue L’Art Sacré Les trois ensembles de vitraux, enchassés dans les entablements en béton, envisagent symétriquement les litanies, à partir, chaque fois sur cinq vitraux, de la figure centrale de l’ora pro nobis

En 1966 Guy Lefevre crée les vitraux de la petite chapelle en béton ovoïde du couvent des sœurs de Saint Joseph de Cluny à La Montagne et les vitraux de l’église de Champ Borne à Saint André. IL travaille aussi sur les maquettes de  : « La marche de fidèles vers les apôtres, Jésus et Marie » pour l’église de Sainte Camille de Lellis  à La Bretagne , Saint Denis, qui seront posés l’année suivant  son installation à La Réunion. 

 LES PREMIÈRES ANNÉES À SAINT-DENIS 

En 1967, Guy Lefèvre a 37 ans, il s’installe définitivement à La Réunion. Son premier atelier est au rez de chaussée de sa maison dans les rampes de Saint-François, Il reçoie la commande de douze vitraux pour l’église de l’Assomption à La Possession. 

En 1969, Guy Lefèvre ouvre un atelier de poterie, de modelage et de sculpture, rue Mazagran à Saint-Denis. Il produit aussi ses premières sérigraphies qui seront éditées à l’imprimerie Picard rue Maréchal Leclerc. Réalisées en aplats monochromes, suivant un graphisme stylisé, elles participent de ce courant issu du Pop Art qui se développe en Europe dans les années 1970. 

En 1969, le sculpteur portois Alain Séraphine l’associe à la réalisation de la mosaïque monumentale du nouvel immeuble de la Sécurité Sociale à Saint-Denis. 

En 1970, il gagne, avec un jeu d’échec en galets, cuivre et acier inoxydable, le premier prix du concours des métiers, organisé par la municipalité de Saint-Pierre. Il obtient ainsi une bourse qui lui permet de se perfectionner chez le maître-verrier Gérard Degusseau, à Paris et Orléans, dans les techniques du vitrail au plomb et de la grisaille. Il fréquente aussi l’atelier d’Albert Pecqueur dans les jardins de l’Observatoire à Paris. Guy Lefévre obtient ainsi son titre de maître-verrier auprès de la Chambre Syndicale des Maîtres-Verriers. 

De retour à La Réunion il fonde officiellement l’Atelier d’Art Guy Lefèvre : peinture, sculpture, céramique. L’évéché de La Réunion lui commande deux vitraux pour le chœur de l’église paroissiale Saint Augustin de la Ravine des Cabris à Saint Pierre, l’église du Brulé sur les hauteurs de Saint Denis, la chapelle de l’Étang à Saint Paul. 

Trois vitraux sont conçus et posés pour  la nouvelle église du quartier du Chaudron à Saint Denis, l’église du Saint-Esprit, réalisée d’après les plans de l’architecte Michel Marot. 

Il réalise le Monument aux Morts de la mairie de La Petite Ile composé de motifs géométriques et de lignes parallèles dans un style post art déco contribuant à sa dynamique de l’ensemble. 

En 1973 il obtient, sous la présidence du peintre Georges Cheyssial, le Prix du Baron Taylor, au « Salon des Artistes Français » à Paris 

A la fin des années 70, à Sainte Suzanne, Guy Lefevre réalise à  l’église Notre Dame du Bon secours la grande verrière de la chapelle latérale consacrée à Sainte Vivienne. 

En 1979, c’est la restauration de l’église de Piton Sainte-Rose,  dévastée par la coulée de lave de 1977, et la création de ses vitraux sur le thème.

En 1988 parallèlement aux commandes religieuses Guy Lefévre réalise une grande verrière pour la salle du conseil municipal de l’hôtel de ville de l’Entre-deux conçu par l’architecte Jean Pihouée, ainsi qu’ un ensemble décoratif pour l’hôtel de ville du Tampon .

Dans le cadre des 1% artistique Guy Lefevre réalise plusieurs décors pour des établissements scolaires commandés par le Rectorat de La Réunion. 

Dès 1975 Guy Lefèvre débute une série de « vitraux-gravures » de format carré, les motifs sont découpés dans du verre avant d’être encrés et imprimés sur papier. La même année dans le cadre de la restauration de l’église néo-classique des Avirons il réalise dix-sept vitraux répartis dans le chœur, les bras du transept et la nef. 

En 1976 l’architecte Wladimir Frizel lui propose de dessiner le vitrail et la cascade de lave de l’aéroport Roland Garros exécuté en collaboration avec son fils François installé depuis au Canada. 

En 1979 il compose quatre vitraux réalisés en dalle de verre insérés dans des parpaings de béton pour la chapelle de Bras de Pontho au Tampon. 

En 1980 suivant le même principe de la dalle de verre ce sont les douze apôtres autour du Christ pour la petite chapelle en basalte de Manapany les vitraux de formes ogivales de l’église de Saint Gilles les bains; et un ensemble abstrait pour le chapelle Notre Dame de l’Hermitage à Saint Paul. Cette année 80 marque la création  de l’UDAR (Union Des Artistes de la Réunion) dont il devient président jusqu’en 1983. 

En 1981 il installe provisoirement son atelier à l’évéché de La Réunion qui lui commande, dans le cadre de la restauration de l’église néo-classique (1857) de Saint Gilles les hauts, une quinzaine de vitraux abstraits pour la nef et le chœur. 

GUY LEFEVRE À L’ÉPERON 

En 1983, Guy Lefèvre s’installe près de l’ancienne usine de l’Éperon, alors propriété des Sucreries de Bourbon qui souhaitent y créer un village artisanal. Son activité principale reste le vitrail, mais il y développe, en parallèle, une production de sculptures comme en témoigne le Poisson [sculpture galet, plomb, verre, 43x40x15, 1985]. Cette oeuvre a pour origine une balade en bord de mer, où Guy Lefèvre découvre un galet dont l’arête supérieure évoque la nageoire dorsale d’un poisson. Rentré à l’atelier, il enrobe de plomb la pierre et sculpte dans la matière. Afin de donner plus de liberté à sa création, il la socle sur la pointe supérieure d’un triangle de verre tout en transparence. 

les années 80 voient la restauration des vitraux de le chapelle de l’Immaculée conception à Saint-Denis. Restauration pour laquelle il est allé se perfectionner dans la technique de la grisaille à Paris.

En 1985 il réalise quatres rosaces en verre collé sur verre pour éclairer l’église saint Athanase en pierre de basalte de Vicendo. 

En 1986 L’église Saint-Joseph est un édifice ancien où Guy Lefèvre installe trois vitraux en verre collé sur verre à l’entrée sur le thème de La fuite en Égypte Les deux autres portes ont chacune leur vitrail : l’un avec les outils de saint Joseph, et l’autre avec des lys, fleurs de la Vierge

En 1988 l’ensemble décoratif de l’église du Bon Pasteur de la Ravine Blanche à Saint Pierre restera le grand œuvre de Guy Lefevre : 200mètres carrés de vitraux conçu en collaboration avec l’architecte Jean Pihouée. 

En 1989 l’architecte Xavier Davy lui propose de réaliser les vitraux de la petite église Notre Dame de Lourdes de Plateau Caillou à Saint Paul. 

en 1990 médaille de bronze de la Ville de Paris pour sa sculpture « nana polymorphe » au Salon des Artistes de l’outre-mer

En 1991 médaille d’argent de la Ville de Paris au Salon des Artistes de l’outre-mer. 

En 1997 Guy Lefevre réalise deux médaillons en losange pour les entrées de l’église du Christ-Roi de Bagatelle et l’ensemble décoratif de la coupole octogonale de Notre Dame de la Paix à Saint-Gilles les bains. 

En 1999 Guy Lefevre est le premier artiste à intervenir pour le musée de la Vraie Fraternité au couvent des Filles de Marie de La Providence à Saint Denis en créant douze vitraux. 

Guy Lefèvre réalise l’importante commande des vitraux du temple protestant du Palais de la Reine à Tananarive, détruits le 6 novembre 1995, lors de l’incendie du Rova de Manjakamiadana. 

Au début des années 2000 Guy Lefèvre conçoit deux vitraux la Cène et l’Eucharistie pour la petite église Notre-Dame du Cénacle au Gol à Saint Louis et entreprend des restaurations pour l’église Sainte Thérèse à Curepipe à l’île Maurice. Il crée ausi ceux de l’église de Cambuston conçue par l’architecte Jean Pihouée.

On peut aussi visiter, à l’île Maurice, certaines de ses créations majeures : l’église Saint Jean et celle de Sainte-Croix, ainsi que le monument funéraire du Père Laval. 

En 2005 nouveaux vitraux pour l’église du quartier du Chaudron et , en 2006, l’ensemble de l’église Notre Dame des Sept douleurs de Trois-Bassins, restaurée par l’architecte Xavier Davy.

En 2006 Guy Lefevre restaure les vitraux de l’église paroissiale du Tampon et, en 2007, ceux de la Cathédrale de Saint Louis, à Port-Louis (Maurice). 

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Guy Lefevre
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